The Girl Next Door
Culture et autres futilités...

La route - Comarc Mc Carthy


La première phrase : "Quand il se réveillait dans les bois dans l'obscurité et le froid de la nuit il tendait la main pour toucher l'enfant qui dormait à son côté".

Sans vouloir faire de la philosophie à deux balles, je crois qu'il existe plusieurs sortes de livres : ceux qu'on n'aime pas et qu'on ne se donnera même pas la peine de finir, ceux qu'on aime le temps d'une lecture mais qu'on oubliera sitôt le prochain entamé, ceux qu'on aime et dont on se souviendra et enfin ceux qui nous marquent à vie. Je dirais que La route appartient à cette dernière catégorie.

Et pourtant, j'ai dépassé les a priori que j'ai sur les romans "à prix" que je ne lis quasiment jamais... L'autre exception étant La conjuration des imbéciles de J.K. Tool, également prix Pulitzer.

Bref, trève de bavardages...


Ce dont il est question : Dans un monde dévasté par l'apocalypse, un père et son fils sont sur la route. Alors que la nature n'est plus qu'une étendue de cendre, de cadavres et d'arbres carbonisés, ils essaient de survivre, bravant la pluie, la neige et le froid. Face au pire, l'instinct de survie a transformé les quelques individus toujours en vie en cannibales. C'est donc des éléments déchaînés, le manque de tout et des humains revenus à leur nature primitive que devront affrontés ce père et ce fils.

Il sortit dans la lumière grise et s'arrêta et il vit l'espace d'un bref instant l'absolue vérité du monde. Le froid tournoyant sans répit autour de la terre intestat. L'implacable obscurité. Les chiens aveugles du soleil dans leur course. L'accablant vide noir de l'univers. Et quelque part deux animaux traqués tremblant comme des renards dans leur refuge. Du temps en sursis et un monde en sursis et des yeux en sursis pour pleurer.

 Mon avis : Ce livre est aussi dépouillé que le monde post apocalyptique qui y est décrit. Pas de noms, pas de lieux, pas de précisions sur ce qui s'est passé, des dialogues réduit au strict minimum, une écriture d'une simplicité déconcertante. Et pourtant, on se laisse happer par ce vide, on finit même par en faire parti.

Le lecteur est bien trop souvent placé en position de passivité. Ici, on vit en même temps que ces deux personnages, on a peur pour eux, on espère et on est heureux des quelques petits plaisirs qu'ils rencontrent sur leur route.

Le livre est aussi porteur d'une vision manichéenne (et occidentale, voire carrément américaine) du monde : le bien contre le mal, les gentils (incarné par cet enfant, symbole même de l'innocence) contre les méchants (les cannibales). Si on peut le déplorer, ce n'est pas ça que l'on retiendra de ce livre. Pour ma part, je me souviendrais de la relation père/fils, qui dans le néant se trouve tout simplement sublimée et de l'espoir que je n'ai cessé de ressentir jusqu'à la dernière page.

Au final, ce livre, d'une noirceur absolue, est aussi le plus optimiste qu'il m'ait été donné de lire depuis bien longtemps.

Avec La route, j'ai découvert un très grand écrivain, qui (pour une fois) n'aura pas volé sa récompense. Prochaine étape : No country for old men...

Ma note : ***** (sur 4 !)

La route de Cormac McCarthy
Chez Points
252 pages



 
Ai-je besoin de vous rappeler que ce livre a fait l'objet d'une adaptation cinématographique par John Hillcoat avec Viggo Mortensen ? Pour ma part je ne l'ai pas encore vu, alors je vous invite à lire l'excellente critique de Bénédicte. C'est ici.









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9 commentaires:

Béné a dit…

je suis bien contente que ce livre t'ai plus!!!

Diane a dit…

Ca fait un moment que je voulais le lire, mais devant l'emballement général je me suis enfin décidée, je ne le regrette pas du tout.

Anne Sophie a dit…

j'ai détesté ce livre, je ne suis même pas allée au bout ! beaucoup trop noir pour moi

Diane a dit…

C'est dommage, j'ai lu quelque part que soit on adorait, soit on détestait ce livre, pas de demi mesure.

Pauline a dit…

Ah chouette, faudra que je le lise alors. Et "dans la brume électrique aussi" (j'y pense comme ça).
Je n'ai pas pu voir le film mais ce sera fait, un jour. J'espère que "No country for old men" te plaira, j'ai beaucoup aimé le film.

Diane a dit…

Oui oui lis le, c'est un livre incontournable je crois !

Leiloona a dit…

Deuxième billet que je lis sur ce blog, et deuxième avis que je partage entièrement ! Ce livre fut même un de mes coups de coeur 2009 !
Bon, je vais me promener sur ton blog. ;)

Diane a dit…

Je suis ravie que l'on partage les mêmes avis. Je m'en vais de ce pas faire un tour sur ton blog !

valou a dit…

je confirme le fait que la lecture de cet ouvrage marque pendant très longtemps...ça m'arrive dy penser encore, un an après l'avoir lu...et je n'ai toujours pas osé mettre des images à l'histoire en regardant le film...

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